11 Novembre? 1914-1918 …. Que dire en Alsace ?

11 Novembre? 1914-1918 …. Que dire en Alsace ?

11 Novembre …. Que dire en Alsace ? Cela fait plus de 25 ans que j’assiste aux cérémonies du 11 Novembre et que la lecture du message du Ministre ou du Secrétaire d’Etat ( selon les Gouvernements), me perturbent. Non qu’il ne faille rendre hommage aux victimes de la Grande Guerre, mais du fait qu’en Alsace-Moselle, l’Histoire officielle se heurte à la réalité régionale.

Le 1er août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie. En 1914, l’Alsace-Lorraine est allemande depuis quarante-trois ans. À l’entrée en guerre, les appelés alsaciens, sont ainsi, dans leur grande majorité, nés allemands. 

L’armée allemande aurait compté entre 300 et 380.000 mobilisés en Alsace-Moselle.

On estime que 17 000 Alsaciens-Mosellans ( 18.000 pour d’autres) se sont engagés « volontairement » dans l’armée française au cours de la grande guerre… 12 000 alsaciens et mosellans, qui se trouvaient en France, 3000 fuyant la mobilisation allemande (le reste venant des prisonniers de guerre et des hommes mobilisables capturés par les troupes françaises lors des offensives en Alsace en août 1914 à qui l’on offre « ce choix »).

L’armée allemande aurait compté entre 300 et 380.000 mobilisés en Alsace-Moselle. On n’oublie pas naturellement, les combats sur la ligne des Vosges, dont les vestiges témoignent encore aujourd’hui. Linge, Hartmannswillerkopf, … Ni le Mémorial d’Alsace Moselle

Un an après le centenaire

« Le 11 novembre 1918, un grand soupir de soulagement traverse la France. Depuis Compiègne où l’Armistice a été signé à l’aube, il se propage jusqu’aux champs de bataille.

Enfin, après quatre interminables années de bruit et de fureur, de nuit et de terreur, les armes se taisent sur le front occidental.

Enfin, le vacarme funeste des canons laisse place à la clameur allègre qui s’élève de volées de cloches en sonneries de clairons, d’esplanades de grandes villes en places de villages.

Partout, on célèbre alors avec fierté la victoire de la France et de ses alliés. Nos poilus ne se sont pas battus pour rien ; ils ne sont pas morts en vain : la patrie est sauvée, la paix, enfin, va revenir !

Mais partout, aussi, on constate le gâchis et on éprouve d’autant plus le deuil : là, un fils pleure son père ; ici, un père pleure son fils ; là, comme ailleurs, une veuve pleure son mari. Et partout on voit défiler des cortèges de mutilés et de gueules cassées.

A tous nos morts

Françaises, Français, dans chacune de nos villes et dans chacun de nos villages, Françaises et Français de toutes générations et de tous horizons, nous voilà rassemblés en ce 11 novembre » proclame en 2019, le discours du Chef de l’Etat.

Un an après le centenaire, la question du discours officiel se pose ! On apprend aux enfants des écoles que les noms gravés sur les monuments aux morts des communes d’Alsace sont « tombés pour la France », un réalité matinées ici parfois par un pudique « A nos morts » !

S’il convient de dénoncer la guerre tout en préservant un véritable devoir de mémoire, n’est-il pas temps d’expliquer la réalité factuelle, que la victime des grandes guerres fratricides et notamment de la première fut d’abord l’Europe…

Derrière ce « A nos morts » se cache une réalité alsacienne, évoquée effectivement récemment par un groupe d’historiens, rassemblés sous le nom « Association pour l’histoire de l’Alsace-Moselle / Verein für die Geschichte Elsass-Lothringens ».

Entre le devoir de mémoire et le devoir de vérité

Ici, en Alsace, les jeunes générations découvrent des « traces » ternies en vidant les archives familiales. On y découvre des photos de régiments, des chopes et autres surprises. On sent que ceux qui pouvaient en parler ne son plus là. « C’est ton arrière-grand-père » ou ton « arrière-arrière-grand-père » obtient-on pour réponse, le temps de déchiffrer quelques mots en allemand…

Que dire en Alsace ? N’est-il pas temps d’exprimer la réalité alsacienne et de construire enfin, une conscience européenne ?

Nous sommes là entre le devoir de mémoire et le devoir de vérité …

J’interroge car pour ma part, je pense nécessaire de le faire !

Stéphane Bourhis – Conseiller Municipal de Hoenheim

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