Un homme est mort, mais il y a longtemps que la République a perdu la tête.

Un homme est mort, mais il y a longtemps que la République a perdu la tête.

Il n’y a pas de surprise lorsque ce qui est censé nous surprendre est écrit dans le marbre des lâchetés de l’époque, dans l’aveuglement naturellement bienveillant du « vivre ensemble » et dans l’accumulation de faits têtus.

Un homme de plus a été assassiné mais il y a longtemps que la République a perdu la tête.

Un homme de plus a été assassiné mais il y a longtemps que la République a perdu la tête.

Un homme de plus ? Oui, et nous les avons oubliées, toutes les victimes d’un islamisme affirmé radical …

Je me souviens moi, de mes lectures de la fin des années 80. Je découvrais un professeur « Bruno Etienne », qui, de l’Université d’Aix en Provence, posait quelques lignes vives sur des analyses.

« Ensemble théorique et doctrinal, l’islamisme radical propose une alternative, messianique, révolutionnaire et universelle à l’hégémonie occidentale. En ce sens, il est négativement le rejet du matérialisme, de la sécularité et de l’immortalité induite par la domination occidentale (dans laquelle est inclus le marxisme.

Mais il est positivement l’affirmation de la nécessité d’un retour aux préceptes islamiques de comportement et d’organisation qui contiendraient en eux-mêmes la solution à tous les problèmes contemporains » pouvait-on lire en résumant une connaissance bien plus profonde.

1987 sans doute il y a longtemps pour beaucoup, vu depuis les fenêtres de notre année 2020…

Or c’est l’ennemi qui vous désigne

La lecture d’autres penseurs et philosophes, à l’instar de l’Alsacien Julien Freund, permettait de se poser d’autres questions, sur « L’essence du politique ». Lors de la présentation de sa thèse, le philosophe de Villé déclara à un jury qui l’interrogeait :

« Je crois que vous êtes en train de commettre une autre erreur, car vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les pacifistes
Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitiés. Du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin
».

D’autres lignes ont été écrites, presque autant que les flots passant sous les ponts du Rhin et de l’Ill. Mais s’il n’y a plus têtu qu’un âne qui n’a pas soif, il n’y a pas plus têtu qu’un politique qui ne veut voir.

Et ils sont nombreux à n’avoir pas voulu voir les choses. Certains par naïveté, d’autres par complicité, d’autres encore par lâcheté.


Ceux qui osaient poser des hypothèses étaient lapidés médiatiquement, professionnellement et parfois plus. Il ne fait pas bon prévoir un avenir dont la masse ne veut pas.
L’assassinat barbare, horrible, d’un enseignant nous convie à un nième sursaut. C’est la « République » qui est donc attaquée. Certains reconvoquent même un choc des civilisations.

Craignez le courroux de l’homme en bermuda

N’ayons pas peur, ai-je envie de crier, rappelant à la volée les propos d’un Philippe Muray. « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts » écrivait-il déjà en 2002 dans « Chers djihadistes ».

« Craignez le courroux de l’homme en bermuda. Craignez la colère du consommateur, du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car ! Vous nous imaginez vautrés dans des plaisirs et des loisirs qui nous ont ramollis. Eh bien nous lutterons comme des lions pour protéger notre ramollissement.
Chers djihadistes chevauchant vos éléphants de fer et de feu vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires de longue date ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé.
Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs, les premiers incendiaires en concurrence avec des pyromanes…c’est dans l’enthousiasme général que nous mettons au point nos tortueuses innovations et que nous nous débarrassons des derniers fondements de notre ancienne civilisation. Nous vaincrons parce que nous sommes les plus mort
s »

Mais n’avons-nous pas, mémoire de poissons rouges, oubliés les précédentes victimes ?

Jacques Vergès aimait à dire que les « poseurs de bombes » posaient aussi des questions. Les terroristes, eux, installent la terreur et nous confrontent, en fait, à nos propres peurs. Peur de nous-mêmes, de l’autre, de nos réactions, de notre résilience parfois, pour utiliser un mot à la mode.
Naturellement, nous pensons aujourd’hui aux victimes, à leurs proches !
Mais n’avons-nous pas, mémoire de poissons rouges, oubliés les précédentes.

Et sans aller très loin, en 2016, il y eut ce prêtre de Saint-Étienne-du-Rouvray, oublié vite, laïcité oblige. Il y eut ce chef d’entreprise à Saint-Quentin-Fallavier, oublié aussi, la France n’aime pas les patrons. Il y eut « Charlie » et nous fûmes tous Charlie. Il y eut Arnaud Beltrame, ah la France et l’uniforme, attraction-répulsion. Il y a cet enseignant et on écrira tout sur lui, on en lira aussi.

Le « vivre ensemble » suppose de définir ce que contient cet « ensemble » et d’exclure…


Nous voilà attaqués. Réveillés sans doute, entre covid19 et incertitudes… Il y a le mal, il y a les mots mais l’heure est à la « réaction » puisque nous n’avons su, voulu, pu agir en amont et voulu prévenu.

Le « vivre ensemble » suppose de définir ce que contient cet « ensemble » et d’ exclure – horresco referens – ceux qui ne veulent pas en être ou qui rêvent de nous convertir à leur « ensemble » qui n’est pas le nôtre.

Nous devons oser nous réformer, dire à certains que ne rien dire, c’est couvrir.

  • Mettre fin au cynisme d’une géopolitique parfois cynique et adepte du billard à trois bandes.
  • Soutenir nos forces de l’ordre et nos services de renseignement.
  • Conforter ceux qui ont à charge d’éduquer la jeunesse d’aujourd’hui, réinstaurer l’ordre, le respect.
  • Juguler aussi les flux migratoires et comprendre que les valises de la misère du monde portent parfois l’ennemi

Mais plus les idées seront molles, plus nos temps seront durs.

Nous devons, réveiller l’Europe, belle avachie, avant qu’elle ne s’endorme définitivement.

S’il nous reste de la vie et de l’envie, il va nous falloir nous réveiller aussi. Il n’y a pas de « politique » sans force.

Le moment est venu d’expliquer expliquer à certains de nos « élus » que la vie de la cité n’est pas que la gestion des petits pains ou de sa carrière personnelle, un tweet ou un selfie… mais bien la création de la « possibilité d’un destin »

L’ennemi nous a désigné depuis bien longtemps. Allons-nous avoir encore assez de forces et de courage pour lui faire face… Cruel dilemme, cruel duel…

Mais plus les idées seront molles, plus nos temps seront durs. Notre « hiver » est rude, il se sera encore ….

Stéphane Bourhis

Président de LMR Alsace, Fondateur de Touche Pas à l’Alsace, ancien conseiller municipal de Hoenheim

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